lundi 19 novembre 2012

LA COURSE DU LÉVRIER LOIN DES CHAMPS



« Prochain arrêt : Londres ».
Cette émission de télévision diffusée en France sur « Arte », le samedi 10 novembre 2012[1] à 13h30, a consacré quelques minutes à la course de lévriers.
Je suis allé plusieurs fois à Londres, mais je n’ai jamais su que cette ville abrite une activité de ce genre.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Ddaar lbidaa. [2]
Casablanca.
Les années soixante.
Mon père y occupait un poste « important » dans « l’administration ».
J’étais interne à Lkhmiçaate,[3] et au vu du mauvais bulletin scolaire du premier trimestre, il avait décidé que je sois scolarisé dans un collège à Casablanca afin de mieux sentir la proximité de son contrôle qui, selon lui, devrait m’obliger à travailler plus.
Casablanca ne me plaisait pas.
Son climat humide auquel j’étais allergique, me rendait souvent malade.[4]
Nous habitions une grande villa qui était occupée par une famille française,[5] avant le Maroc « de l’indépendance dans l’interdépendance ».[6]
Au rez-de-chaussée, nous avions deux grands salons dont un avec de grandes baies vitrées qui s’ouvraient sur le jardin auquel on pouvait accéder et retrouver la rue par une porte secondaire assez discrète.
De cette sorte, des visiteurs pouvaient arriver et repartir sans être vus par les autres occupants de la maison qui n’étaient pas au salon ni au jardin du côté de la porte discrète.
Ce salon était réservé à mon père qui y recevait assez régulièrement, de nombreuses personnes.
Partout, mon père a toujours reçu du monde.
J’ai ainsi appris, au cours du temps, certaines choses sur des hommes dont il a beaucoup été question au cours de divers événements relatifs au Maroc de « l’indépendance dans l’interdépendance ».
Pour cette maison de fonction, nous disposions de tout l’équipement, d’un chauffeur, d’un cuisinier, d’un jardinier et de je ne sais quoi encore.[7]
C’est à cette époque je crois que quelqu’un, je ne sais plus qui, m’a emmené, je n’ai jamais su pourquoi, voir une course de lévriers.
Une activité mise en place à l’époque du colonialisme, et qui se maintient encore.
Les paris continuent et l’affaire rapporte toujours.[8]
Lévrier.
Sloughii.[9]
Un chien de chasse et de surveillance du troupeau.[10]


BOUAZZA


[1] Selon le calendrier dit grégorien.
[2] Addaar albaydaa-e (le r roulé), la maison blanche.
[3] Khémisset.
[4] J’avais des crises d’asthme.
Je suis retourné à Lkhmiçaate à la fin de l’année scolaire.
[5] Pour son économie, le colonialisme français a fait de Casablanca un grand centre d’affaires, avec un grand port sur l’Océan Atlantique.
[6] Statut octroyé par le colonialisme, l’impérialo-sionisme qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États", dont ceux dits musulmans, sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[7] Je ne fais que répéter ce que j’ai déjà exposé.
[8] Stade vélodrome de Casablanca.
[9] Salouqiyy.

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