« C’était ainsi tous les
matins : un homme de la montagne se réveillait sur la montagne, aussi
paisible qu’elle. Ses doutes et ses craintes de la veille, tous et toutes,
avaient été lavés dans les eaux noires de la nuit. Il ouvrait les yeux et la
porte de sa masure et, aussitôt, brasillaient en lui tous les printemps du
monde parce que lui faisait face, là-bas à l’horizon, une aube nouvelle qui
allait tout éclairer, et, en même temps, presque à la même seconde, croulaient
sur lui tous les automnes, toutes les détresses du monde, à la simple vue d’un
coq aveugle dont le chant avait retenti jadis comme un appel de la vie à la vie
et qui était maintenant là, témoin, errant sans comprendre dans d’éternelles
nuits faméliques, sans rien comprendre ni personne. Que pouvait-il faire pour
le secourir, lui, Raho,[1] fils
de la terre nue ? »[2]
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