─ Je suis de plus en plus
inquiet.
─ La vie est de plus en plus
chère, mais c’est les pauvres qui doivent s’inquiéter pas toi.
─ Ce n’est pas une question
d’argent.
─ Alors c’est quoi ?
─ C’est « lisse lame ».
─ L’islam ?
─ Les « fans à tics ».
─ Les fanatiques ?
─ Oui, pourquoi ils n’arrêtent
pas de nous emmerder ?
─ Je ne comprends pas ce que tu
veux dire.
─ Nous avons décidé de nous
débarrasser de certains tyrans de chez eux avec qui nous étions en affaires
depuis des lustres pourtant, afin d’installer d’autres tyrans « des maux
crates »,[1] alors qu’est-ce qu’ils
veulent de plus ?
« Rat-caille ».[2]
─ Zen, mon zami.[3]
─ Tu vois les résultats
« des zélés ctions »[4]
voulues par nous ?
Ils donnent la victoire à ceux
que nous ne voulons pas, en dépit de toutes nos magouilles.
─ C’est ça qui t’inquiète ?
─ Pas toi ?
C’est tout de même inquiétant que
ces « obscurs en tistes »[5] qui préfèrent
la barbarie à la civilisation.
─ Tu exagères, dans mes livres,
je ne suis pas aussi sévère.
Nous contrôlons tout, y compris
le « salafiste ».
─ C’est quoi « sale
afiste » ?
─ Mon dernier livre en fait
l’analyse, je vais te le passer.
C’est quelqu’un qui rêve de
l’époque de Médine,[6] et que nous utilisons pour
faire peur à ceux et à celles qui ne comprennent rien, et dont tu ne fais pas
partie bien sûr.
─ Je te remercie, mais moi, je ne
sais même pas distinguer entre « les sous- nites » et « les
chie-it ».
─ Ce n’est rien, même eux ne
savent pas qui est sunnite et qui est chiite.
─ Je ne comprends pas non plus ce
que veulent les intégristes et les fondamentalistes, ni ce que cherchent « les
djihadistes » et « les mous jahid-in ».
Et lorsque j’entends dire « chat
ria » et « le chat dort », pour moi c’est du « chat- rat-
bia ».
─ « Les moujahidines »
sont des intégristes et des fondamentalistes qui veulent conduire « le
jihad » contre ce qui n’est pas eux, mais c’est de la parlotte qui remonte
aux mille et une nuits.
« Charia », c’est ce
qu’ils veulent comme loi dans leur foutoir, et « le tchador » c’est
tout simplement le voile qu’ils imposent à leurs moukères.
Tout cela est dans mon dernier
livre, qui se vend bien.
Il y a peut-être de quoi
s’inquiéter lorsqu’ils s’éveilleront, mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas
demain l’éveil comme disait je ne sais plus qui.
Tu peux boire tranquille.
Dans une ville ensoleillée, d’un
pays dit « arabo-musulman », au bar « alwahda », [7]face à
une mosquée, deux « touristes » commandent un autre whisky et continuent
d’échanger.[8]
BOUAZZA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire