lundi 5 novembre 2012

LE CORBEAU ET LA COLOMBE



Il a été rapporté qu’il y a de cela beaucoup de temps, le corbeau n’était pas comme nous le connaissons aujourd’hui.
Il était autrement.
Et un jour, il a vu une colombe.
Il a été subjugué par son apparence et s’est juré de tout faire pour devenir comme elle.
Il n’est pas arrivé.
Mais en même temps, sa mémoire n’a pas retenu ce qu’il était avant d’être subjugué par la colombe.
C’est ainsi qu’il est encore aujourd’hui : ni une colombe, ni ce qu’il était avant de vouloir devenir comme une colombe.
C’est une vieille histoire.[1]
Le sens profond de cette parabole[2] reste trouble pour ceux et celles qui ne cherchent pas la clarté.
Un jour, par la Miséricorde[3] d’Allaah, brillera dans des mémoires ce qui aujourd’hui ne brille pas encore.
Et alors, les bénéficiaires sauront aimer.
Aimer à retrouver la raison.
Ils renoueront les fils rompus.
Ils comprendront que notre histoire commence avant même notre apparition ici-bas.[4]
Ce commencement est marqué par un engagement, un acte par lequel nous reconnaissons qu’Allaah[5] Est notre Seigneur. [6]
Nous naissons croyants.
Des changements interviennent ensuite, tout au long de l’existence ici-bas.
Les uns gardent cette croyance,[7] les autres la perdent,[8] et certains, selon des modalités différentes, des cheminements divers et des voies multiples y retournent.
Et lorsqu’une personne après des errements retourne à la croyance à Allaah, c’est le « retour du cœur dans sa patrie ».[9]



BOUAZZA




La peinture qui illustre ce texte est de moi : Elle représente la Demeure Sacrée d’Allaah (Bayte Allaah Alharaam), alka’ba (la kaaba) à Makka (la Mecque). 

[1] Je ne sais pas si elle figure dans ″Kaliila wa Dimna″, le recueil de fables animalières traduites et adaptées en arabe par le Musulman Ibn Almoqaffa’e.
Fables écrites au départ en sanscrit par un lettré de l’Inde et ayant connu plusieurs traductions et adaptations.
C’est la traduction et l’adaptation d’Ibn Almoqaffa’e qu i a servi aux fables attribuées à Jean de La Fontaine.
Il ne faut surtout pas le dire, comme il ne faut surtout pas rappeler que mille et une constructions sont bâties sur des apports de Musulmans.
[2] Sur les ravages de l’imitation aveugle et autres.
[3] Arrahma (le r roulé).
[4] Et lorsque ton Seigneur tira des reins des fils d’Aadame leur progéniture et les fit témoigner contre eux-mêmes : Ne suis-Je pas votre Seigneur ? Ils dirent : Si, nous en témoignons.
Alqoraane (Le Coran), sourate 7 (chapitre 7), sourate Ala’raaf, L’Enceinte du Paradis, Les Limbes, aayate 172 (verset 172).
[5] Allah.
[6] Il s’agit du fameux pacte pris par Allaah sur la race humaine dès sa création. C’est un acte de foi et d’allégeance selon lequel les enfants d’Adam sur lui la bénédiction et la paix, reconnaissent et attestent que Allaah est leur Seigneur-et-Maître en exclusivité et sans restriction aucune.
Donc chaque être humain est lié à sa naissance par ce pacte et s’il renie son Seigneur-et-Maître ou Lui donne quelque associé, il a manqué à son engagement et commis la plus grosse injustice.
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), p. 221 (note en bas de page).
[7] L’Islaam qui depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[8] Par l’imitation aveugle et autres.

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