« […] Alors que je faisais
mon ablution en me lavant les mains, le visage et les pieds avec l’eau d’une
outre, quelques gouttes tombèrent sur une touffe sèche à mes pieds, petite
plante misérable, jaune, flétrie et sans vie sous les âpres rayons du soleil.
Mais dès que l’eau commença à s’égoutter sur elle, un frisson parcourut ses
feuilles recroquevillées que je vis s’ouvrir lentement et en tremblant.
Quelques gouttes de plus, et les petites feuilles s’animèrent, s’enroulèrent et
se redressèrent doucement, en hésitant et frissonnant…Je retins ma respiration
et versai encore un peu d’eau sur la touffe d’herbe. Elle s’anima plus
vivement, presque avec violence, comme si quelque force mystérieuse la faisait
t sortir du rêve de la mort. Ses feuilles se contractèrent et s’étendirent
comme les tentacules d’une étoile de mer, apparemment saisies par un délire
timide, mais irrépressible, véritable petite orgie de joie sensuelle. Ainsi la
vie entra victorieusement dans ce qui, il y a un moment, n’était que chose
morte ; elle y entrait visiblement, passionnément, irrésistiblement, avec
une majesté dépassant l’entendement ».[1]
[1]
Muhammad Asad (Mohammad Açad), Le chemin de la Mecque, Paris, Fayard,
1976, P.17.
Je reprends ce que j’ai déjà exposé plus d’une fois.
Voir :
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