jeudi 27 décembre 2012

CEST UNE CHÈVRE



Certaines personnes, sont dominées par leurs envies, leurs pulsions, leurs impulsions, et trouvent beaucoup de difficultés pour être à l’écoute, pour être humbles, pour être modestes,[1] pour apprendre.
Atteintes d’agitation aiguë, elles sont prêtes à n’importe quoi pour attirer l’attention et s’opposent à tout, de manière débile, juste pour le plaisir de s’opposer.
Être remarquées constitue chez elles une pathologie profonde, qu’elles ne cherchent pas à soigner.
Elles refusent, bien sûr, de l’admettre, considèrent toute remarque comme une atteinte à leur ego[2] et en gardent des rancunes durables qu’elles tentent de « justifier » en dehors de toute rationalité.
Leur principale caractéristique, qu’elles veulent camoufler par une phraséologie foireuse, vise à soutenir qu’elles ont toujours « raison ».
Lorsqu’une personne tente de les aider, elles pensent qu’elle cherche à leur nuire et s’acharnent par conséquent à s’opposer à elle en dépit du bon sens, à la contredire de manière stupide, à ignorer de manière affligeante ce qui ne demande aucun effort pour être retenu et à s’entêter dans les caprices.
Un jour, une de ses personnes bornées était à la campagne et voyant un point noir au sommet d’une montagne, elle s’est empressée d’affirmer doctement :
- C’est une chèvre.
Quelqu’un l’ayant entendu, a rectifié en précisant que c’est un corbeau.
Se sentant humiliée et considérant la rectification comme un affront, elle a repris que :
- C’est une chèvre.
Sur ce, le corbeau s’est envolé.
Mais têtue et obstinée jusqu’à l’incompréhensible, elle a continué à refuser l’évidence et a affirmé calmement :
- Même si elle s’envole, c’est une chèvre.[3]
 

BOUAZZA


[1] La modestie et l’humilité ne signifient pas la faiblesse de caractère, le laxisme ou la démission.
La modestie et l’humilité renforcent la fermeté, la détermination et l’inflexibilité.
[2] Surdimensionné.

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