J’ai déjà dit que de nos jours en
France, et dans beaucoup d’autres pays, il est presque de règle que l’épouse ne
soit d’accord sur presque rien avec l’époux.
Pour ne pas être
« ringarde », l’épouse est tenue de manifester son désaccord à tout
bout de champ et surtout en présence d’autrui : c’est plus
« moderne », plus « jouissif » et plus
« excitant ».
Il en va de son
« émancipation » !
La complémentarité entre les
époux n’est pas « tendance », c’est même un frein à la
« libération féminine » !
Une épouse
« émancipée » se doit par conséquent de cultiver le bavardage, de
s’agiter pour attirer l’attention, de profiter des autres, de renforcer les
gesticulations pour paraître débordée, de multiplier les tricheries, de
s’éloigner des personnes qui ne sont pas dupes, de trahir la confiance, de
préférer « l’activité » dite « professionnelle » à la
situation « handicapante » d’être mère, et les
« collègues » au mari à qui elle est tenue d’imposer sa manière de
« voir ».
J’ai exposé qu’elle peut
enfanter, même si elle trouve chiant d’être enceinte pendant plusieurs mois,
que le mari ne le soit pas, et qu’elle fait tout pour être dispensée des taches
pour élever les enfants.
Elle peut aussi, de temps à
autre, consentir à « cuisiner ».
Il va de soi que « faire à
bouffer » ce n’est pas son « truc », et que pour elle, cette
« corvée » doit être laissée aux personnes « qui aiment
ça ».
Ce qu’elle réussit le mieux
lorsqu’elle « cuisine », et dont elle n’est pas peu fière, c’est du
poisson congelé qu’elle met au four avec des légumes surgelés.
En déposant « son
plat » sur la table, elle se préoccupe surtout de rappeler que son mari
n’a pas intérêt à croire qu’elle est sa« boniche ».
Et le « shopping » ?
C’est son « dada ».
Et rien qu’en prononçant ce
terme, elle se sent « branchée », « dans le coup »,
« valorisée » : « Exciting » !
C’est sa drogue !
Frénésie de la
consommation ?
Achats compulsifs ?
Pour elle, c’est plutôt
« l’amour » de ce qui est « raffiné » !
Consumériste[1] se
targuant d’être « libérée », elle accumule pour étaler sa
« réussite » et signifier qu’elle est
« respectable » !
« La culture » participe à tout cela, et c’est
pourquoi elle s’y « intéresse ».
Quand elle se rend au musée du
Louvre à Paris par exemple, devant la Joconde,[2]
derrière des touristes japonais,[3] elle
sait qu’elle s’ouvre à ce qui la pénètre profondément.
Il en est de même pour les
concerts, les expositions, les réceptions, les défilés de mode, le théâtre, les
visites de monuments, et autres.
S’agissant de la lecture, elle ne
peut pas s’en passer bien sûr, mais n’arrive pas à lire tout ce qu’elle
voudrait, tient-elle à souligner, car elle est débordée, comme toutes
« les femmes libérées ».
Les livres qui ont obtenu le prix
Goncourt,[4]s’entassent,
bien en vue, sur une étagère de « sa » bibliothèque afin que les
visiteurs les voient : cela lui donne la sensation d’être une « femme
savante ».[5]
Le cinéma, c’est très
« culturel » évidemment, et elle est tenue d’y aller car c’est un
phénomène « sociétal » qui ne doit pas être négligé.
Ce qu’elle aime en fait, mais
qu’elle ne doit pas avouer, ce sont les séries à la télévision.
Elle ne doit pas l’avouer parce
que ce n’est pas de « la culture », c’est « populaire ».
Lorsque son mari ne l’accompagne
pas pour les sorties « culturelles », et elle préfère, elle retrouve des
« collègues » pour agrémenter ses sorties.[6]
BOUAZZA
[1]
Conne-sumériste.
[2]
Peinture représentant le portrait d’une femme par Léonard de Vinci.
[3] Les
japonais qui ont les moyens sont friands de tourisme, se rendent partout en
groupes, tout le long de l’année, tout le monde peut le constater, mais en
France, le cliché est que les pauvres japonais travaillent sans arrêt pour des
salaires de misère, se soumettent sans broncher aux patrons, et n’ont jamais de
vacances.
[4] Prix
dit littéraire récompensant chaque année un livre et permettant ainsi à son
éditeur d’augmenter considérablement le volume des ventes.
[5] Elle compte les lire à la
retraite, comme les innombrables autres acheteurs qui pensent de même.
Les livres se vendent très bien, mais sont rarement
lus.
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