mardi 22 janvier 2013

« OMELETTE INDIENNE »



J’ai découvert la « cité internationale »[1] dans le 14ème arrondissement de Paris, dès l’année universitaire 1970-1971,[2] alors que je commençais des études dites supérieures, en Province.
Un grand domaine dans un cadre de verdure, avec des « Maisons » de divers pays[3] pour des résidents étudiants de multiples nationalités.[4]
Le bâtiment central, imposant et faisant penser à un château, abrite, entre autres, le restaurant, la cafétéria et s’ouvre derrière sur une terrasse spacieuse qui permet l’accès à une pelouse, sur laquelle j’ai fait d’innombrables matchs de football[5] lorsque je me suis installé en région parisienne à la rentrée universitaire 1972-1973.[6]
J’allais de temps à autre à la « Maison du Maroc », et aussi à d’autres « Maisons ».
Je me revois par exemple à la cafétéria de la « Maison de l’Inde » où j’ai demandé une omelette.
- Nature ou indienne ?
À cette question de l’étudiant, ou de l’étudiante,[7] qui assurait le service, j’ai répondu, sans me soucier du prix[8] qui était le double :
- Indienne.
La personne qui assurait le service a ajouté quelques lamelles d’oignons à l’omelette nature, pour en faire une « omelette indienne ».
Depuis, je n’ai plus jamais demandé cette « spécialité » !
Dernièrement,[9] j’ai déjeuné, avec un « camarade » de passage en France,[10] à la « cité internationale »,[11] mais je n’ai pas poussé jusqu’à la « Maison de l’Inde » pour voir si cette « spécialité » est toujours proposée, et à quel prix.
Je le ferai peut-être un jour, avec les petits-enfants,[12] ine chaa-e Allaah.[13]
 
BOUAZZA


[1] Après la première guerre dite mondiale où des millions de personnes ont été massacrées, et pendant que le colonialisme, dont le colonialisme français, étendait les exterminations et les destructions partout dans le monde, exterminations et destructions que poursuit toujours l’impérialo-sionisme, des industriels, des banquiers et autres parlaient de paix, de compréhension mutuelle et d’échanges dans la diversité et le respect.
C’est dans cet esprit paraît-il, après une première tranche de la fondation Émile Deutsch de la Meurthe prévue pour loger quelques centaines d’étudiants, que le projet de la cité universitaire internationale de Paris, boulevard Jourdan, a commencé à prendre forme pour ouvrir des Maisons de divers pays à des étudiants de différentes nationalités.
André Honorat, député, ministre de l’instruction publique, sénateur est considéré comme l’un des pères fondateurs de cette cité internationale qu’il a présidée de 1925 à 1948.
Il est dit qu’il en a ébauché le projet lors des débats parlementaires de 1919.
[2] Selon le calendrier dit grégorien.
[3] Des dizaines de Maisons d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Afrique.
[4] Plus d’une centaine de nationalités et plusieurs centaines de résidents.
[5] Des années plus tard les matchs de football sur la pelouse ont été interdits et le sont toujours.
[6] J’ai continué à fréquenter la cité internationale, avec mon épouse et notre fils, jusqu’à 1977, année de retour au Maroc.
Revenu en 1981 pour m’installer en France, avec mon épouse et nos deux fils, nous n’avons pas manqué de nous y rendre.
[7] Je ne me souviens plus.
[8] À l’époque, l’omelette nature devait coûter un franc, et le prix du repas au restaurant universitaire, un franc et quelques centimes.
[9] Au mois de juin 2012.
[10] Que j’ai connu à l’époque où j’étais étudiant du Maroc en France.
[11] En souvenir d’autrefois jadis, comme disait quelqu’un que j’ai beaucoup lu.
[12] Depuis 2012, mon épouse et moi sommes grands-parents de deux petits-fils.

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